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Recon-naissance

Il y a deux mois un évènement douloureux, bien que banal, un des nombreux évènements que la vie nous propose, me demandait de nouveau d’aller visiter mon passé. L’émotion qui me traversait me parlait davantage de quelque chose de mon enfance dont je n’avais pas encore connaissance que d’une tristesse liée à aujourd’hui.

Alors j’y suis allée dans ce chagrin sans fin, j’ai plongé dans cette plaie béante au fond de moi, dans cet espace obscure qui sentait le moisi et l’humidité. Je m’y suis noyée, je me suis battue avec la petite Agnès pour qu’elle me livre son secret, j’ai lâché le mental, j’ai accueillit les émotions de ce traumatisme dans mon corps, j’ai faillit le faire cramer …
J’ai touché le traumatisme et je suis revenue comme on revient d’une très longue maladie. Le corps douloureux, très douloureux, épuisé, même si mon coeur lui était guéri. Une longue convalescence a commencé pour ce corps qui a évacué ce traumatisme : ce viol vécu à l’âge de 8 ans dont je n’avais aucun souvenir.

Cette espace de guérison était rythmé tous les jours par des balades en forêt. J’avais rendez-vous à 3 kms de chez moi avec mon ami le chêne. Je me posais au pied de son tronc, le dos collé à lui. Il m’a écouté, il a tout entendu de mon chagrin pendant des semaines. Il m’a apporté sa douce présence et son réconfort infaillible.
Depuis les arbres m’appellent autrement…les fréquences ne sont plus les mêmes, ils sont en train de m’emmener sur des terres créatrices inconnues, dont je ne sais pas qu’elle en sera la forme. J’entends leur appel à me relier à eux comme un empuissancement très fort. Leur appel parle à la part de moi la plus fragile, la plus intime et j’entends la promesse d’une transformation lumineuse… Je les honore. Je chemine avec eux en totale confiance dans un espace sacré. De cette reliance a commencé à naitre des photos. Ces photos ont évolué, j’ai eu besoin d’y paraître et sans aucun doute j’ignore encore la forme que ce travail prendra…j’écoute mon coeur. Je devine que ce travail parle d’une transmutation.

Dans cet espace, le vide et le silence m’habitent. Cela me laisse de la place pour Etre et rencontrer cette nouvelle femme un peu étrangère à moi que je suis devenue, une femme qui découvre une sécurité intérieur pour la première de sa vie.

Tous les ans de nouvelles expérimentations apparaissent à cette période de l’année entre l’automne et le printemps. Se sont des expérimentations “plus légères” à développer que le cyanotyê en terme d’énergie. L’hiver il faut s’économiser… Il y a eu les cyanolumens, les métamorphoses de fleurs sur papiers japonais, les papiers brulés les suminagashi, il y a aujourd’hui cette re-connaissance aux arbres comme une recon-naissance de soi.